Entre le jardin et la lumière, une relation parfaite.
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Par Catherine Ardouin assistée de Chloé Meriot Photos Vincent Leroux/Temps Machine
En Seine-et-Marne, une maison en bois en pleine nature
Son toit strié de lamelles de bois chapeaute un socle où alternent bardages et vitrages. Avec ses cheveux de mélèze posés sur un corps bien charpenté, cette demeure a pris racine dans le verger où ses architectes l’ont plantée.
Tout en bois, la pièce à vivre invite à la douceur.
Depuis la gare de Moret–Veneux-Les-Sablons, il faut traverser un petit bois pour arriver dans l’ancien verger clos où se cache cette drôle de maison, posée entre deux pans de murs à pêches effondrés et quatre arbres magnifiques. “La première fois que nous avons visité le site, racontent les architectes Jean-Baptiste Barache et Sihem Lamine, nous nous sommes tout de suite dit qu’il fallait la construire au plus près de la nature.” Pour créer une continuité entre l’extérieur et l’intérieur, le corps du bâtiment, au “squelette” apparent, est composé de bardages, en alternance pleins ou transparents, disposés de manière à ce que les parties vitrées “encadrent” la vue des quatre côtés. Le salon, la salle à manger et la cuisine, occupent en continu tout l’espace du rez-dechaussée, qui semble porter le toit, comme suspendu à hauteur des arbres. Ce couvre-chef généreux, sous lequel se cachent les chambres, est recouvert de lamelles de mélèze compactes sur la partie pentue et espacées sur les côtés latéraux pour dissimuler les fenêtres à claire-voie. Conçue pour loger trois personnes et deux chats, la maison utilise trois bois différents – mélèze, épicéa et sapin du Nord – et se chauffe par l’effet conjugué du soleil et d’un poêle à bois. L’eau chaude produite par des capteurs solaires disposés sur le toit de l’annexe, une installation électrique bio-compatible, des eaux de pluie récupérées et une ventilation naturelle complètent un dispositif qui, à l’image des architectures vernaculaires adaptées à leur environnement, colle parfaitement au souci des concepteurs d’édifier une construction la plus sobre possible. “Notre métier est de fabriquer des outils pour jouer avec le soleil, le vent, la pluie, et de dématérialiser les limites intérieures/extérieures. Et notre pari est de réussir à faire des maisons qui ne ressemblent pas tout à fait à des maisons.”